Le Traité de Saint-Germain-des-Prés: Diplomatie byzantine et expansion territoriale russe dans le 9ème siècle.

Au coeur tumultueux du 9e siècle, alors que l’Europe occidentale était encore sous le joug du féodalisme naissant et que l’Islam s’étendait vers l’ouest à une vitesse vertigineuse, un événement diplomatique majeur allait bouleverser la géopolitique de l’Est européen. En 843 après J.-C., à Saint-Germain-des-Prés près de Paris, les Russes (plus précisément, les Varègues) et l’Empire byzantin ont conclu un traité qui marqua un tournant décisif dans l’histoire des deux peuples.
Ce traité, bien qu’en apparence simple, reflète une complexité géopolitique fascinante. L’Empire byzantin, alors dirigé par l’impératrice Théodora, était confronté à de nombreuses menaces: les Arabes musulmans menaçaient ses frontières orientales, les Slaves s’activaient sur ses frontières balkaniques et internes, tandis que la rivalité avec le Francs augmentait dans l’Occident.
Les Varègues, un peuple nordique établis au nord de la mer Noire, étaient réputés pour leur habileté militaire et maritime. Ils avaient récemment établi une présence importante à Constantinople, capitale byzantine, où ils servaient comme gardes du corps impériaux. Théodora voyait en eux des alliés potentiels dans sa lutte contre les nombreuses menaces qui pesaient sur l’Empire.
Le Traité de Saint-Germain-des-Prés prenait la forme d’une alliance militaire et commerciale entre Byzance et les Varègues. L’accord prévoyait que les Varègues apporteraient leur soutien militaire à Byzance en cas d’attaque, tandis que Byzance fournirait aux Varègues une reconnaissance diplomatique officielle, des avantages commerciaux et un accès aux routes maritimes byzantines.
Cette alliance, initiée par l’impératrice Théodora, avait plusieurs objectifs stratégiques pour Byzance:
- Renforcer les défenses de l’Empire: Les Varègues étaient connus pour leur force militaire et leur fermeté. Leur présence à Constantinople était déjà une garantie de sécurité, mais un traité formel renforçait cette alliance.
- Créer une voie d’accès aux peuples du Nord: Byzance cherchait depuis longtemps à étendre son influence sur les peuples slaves de l’Est. Les Varègues, avec leurs connaissances de la région et leurs liens avec ces peuples, pouvaient servir de pont entre Byzance et ces terres inexplorées.
- Limiter l’expansion franque: Le royaume franc sous Charlemagne était en pleine expansion et représentait une menace potentielle pour les intérêts byzantins.
Le Traité de Saint-Germain-des-Prés eut des conséquences considérables sur l’histoire de la Russie:
- Ouverture à l’Europe: L’accord facilita le contact entre les Russes et la civilisation byzantine, qui exerça une influence profonde sur leur culture, religion et art.
- Expansion territoriale: Les Varègues, encouragés par Byzance, se lançèrent dans des campagnes militaires qui leur permirent de conquérir de vastes territoires en Europe orientale, donnant naissance à ce qu’on appellera plus tard la “Rus’ de Kiev”.
- Développement économique: L’accès aux routes commerciales byzantines permit aux Russes de développer un commerce florissant avec les autres peuples de l’Europe et du Moyen-Orient.
En résumé, le Traité de Saint-Germain-des-Prés fut un événement déterminant dans l’histoire des relations russo-byzantines et joua un rôle crucial dans la formation de la Russie médiévale. Il illustre comment la diplomatie peut servir à transformer les rapports de force et à ouvrir la voie à de nouveaux horizons, même dans les périodes les plus tumultueuses de l’histoire.
Tableau: Les conséquences du Traité de Saint-Germain-des-Prés
Domaine | Conséquences |
---|---|
Politique | Création d’une alliance militaire entre Byzance et les Varègues. Extension de l’influence byzantine en Europe orientale. Début de la formation de la Rus’ de Kiev. |
Économique | Ouverture des routes commerciales byzantines aux Russes. Développement du commerce entre la Russie, Byzance et le reste de l’Europe. |
Culturel | Influence majeure de la culture byzantine sur les Russes, notamment en matière d’art, de littérature et de religion. Adoption du christianisme orthodoxe comme religion officielle par la Rus'. |